La Foire des Possibles dans Rosemont–La Petite-Patrie (Crédits : Audrey Mc Mahon)

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Récit et pouvoir d'agir

« Il n’y a pas de pouvoir d’agir citoyen si il n’y a pas de récit de ce vers quoi on veut aller. »


C'est la fin de Solon, mais pas de ce qu'on a fait grandir 💛

On laisse celleux qui ont fait Solon, ses employé-es, vous parler d'un projet, d'une approche, d'un outil, qui leur tient à coeur et qu'ils et elles aimeraient voir se répliquer ou peut-être vous inspirer?

Alexis Curodeau-Codère, conseiller en documentation et en valorisation des apprentissages, nous parle de récit et de pouvoir d'agir.

C'était quoi ta job chez Solon?

« J’étais conseiller en documentation et en valorisation des apprentissages. Il y avait besoin de structurer et de faire rayonner nos savoirs, nos apprentissages, nos outils accumulés au fil des projets, autant par l’équipe que par les citoyen-nes accompagné-es.

Mon travail, c’était de jouer avec cette matière, de l’ordonner, de l’actualiser – autant par des outils comme le Wiki des Possibles ou les cartes du pouvoir, que par des rencontres de communautés de pratique où on aidait les gens à se rendre compte de ce qu’ils savaient déjà. »

Parfois, juste poser les bonnes questions, ça ouvrait des pistes d’action insoupçonnées.

C’est quoi ce que t’entends par « récit »?

Le récit, ce n’est pas une histoire figée ni un discours plaqué. C’est une manière, pour les citoyen-nes, de se réapproprier des concepts parfois très abstraits – comme la – et de les rendre concrets, situés dans leur quotidien.

Avec la Chaire sur la transition écologique de l'UQÀM, on a accompagné un groupe de personnes engagées à écrire leur propre récit à travers des « briques de sens » : 12 thèmes pour répondre à des questions simples mais fondamentales comme « qu’est-ce qu’on veut changer? » ou « à quoi ressemble le monde qu’on désire? ». Ce processus permettait d’ancrer la vision dans l’expérience vécue et de semer les possibles.

Il n’y a pas de pouvoir d’agir citoyen si il n’y a pas de récit de ce vers quoi on veut aller.

Pourquoi c’était le cœur du travail de Solon?

Parce que sans récit, il n’y a pas de pouvoir d’agir. Le récit est une des conditions fondamentales pour que les gens puissent se projeter, comprendre pourquoi ils s’engagent, et imaginer autre chose.

Solon est né d’un groupe de voisin-es dans une ruelle qui ont compris qu’ensemble, ils pouvaient transformer leur quartier. Cette prise de conscience, c’est un récit collectif qui s’est construit. Et tout ce qu’on a fait depuis, c’est nourrir ce genre de récits, de manière explicite ou implicite, dans chacun de nos projets.

Le récit, c’est littéralement ce qui fonde l’action collective.Tout commence par un rêve, non?

Une image de Solon : La Foire des Possibles, au parc Molson en 2023. Il y avait des fanions, une fanfare, des gens qui dansaient, des sourires partout. « Ce jour-là, on ne racontait pas juste un récit – on l’incarnait. »
(Crédits : Audrey Mc Mahon)

Outil à partager

Les cartes du récit sont un super outil qu’on a développé. Elles servent à initier des discussions sur la transition écologique avec les citoyens, pas pour leur livrer une vérité toute faite, mais pour co-construire un récit qui leur ressemble.

Un dernier mot à dire à celleux qui te lisent?

Prenez le temps d’imaginer ensemble l’histoire que vous voulez vivre.

C’est pas naïf – c’est le début de tout. Les récits, ce sont des outils de transformation puissants : rien de grand ne s’est jamais fait sans qu’un-e humain-e y ait cru d’abord.

L’histoire avec un grand H commence toujours par des histoires minuscules, ancrées, parce qu’on les écrit ensemble.

Ça vous inspire?

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