Balade à vélo d'hiver pour s'initier à cette forme de mobilité! (Crédits : Audrey Mc Mahon)

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Mobilité et inclusion

« Si on veut transformer nos systèmes de manière juste et durable, il faut inclure toutes les voix, et pas seulement celles déjà outillées ou éduquées. »


C'est la fin de Solon, mais pas de ce qu'on a fait grandir 💛

On laisse celleux qui ont fait Solon, ses employé-es, vous parler d'un projet, d'une approche, d'un outil, qui leur tient à coeur et qu'ils et elles aimeraient voir se répliquer ou peut-être vous inspirer?

Maude Lapointe, conseillère en mobilisation citoyenne, nous parle de et d'inclusion.

C'était quoi ta job chez Solon?

En mars 2020, quand j'ai rejoint l'équipe à titre de coordonnatrice de projets, on démarrait LocoMotion dans Ahuntsic. En pleine pandémie! J'ai changé plusieurs fois de rôle, mais j'ai toujours travaillé en mobilisation citoyenne, principalement sur des projets en mobilité active et inclusive.

C’était quoi l’approche de Solon en termes d’Équité, Diversité et Inclusion?

Au départ, on pensait pouvoir travailler sur l'inclusion juste dans nos projets. Mais on s’est vite rendu-es compte que ça ne fonctionnerait pas sans vraie transformation interne. L’équipe n’avait pas de langage commun autour de ces notions, et sans introspection, on reproduisait les mêmes dynamiques d’exclusion. On a donc été accompagné-es par des ressources externes pour déconstruire nos biais, revoir nos pratiques, et développer un plan d’action EDI.

Pour moi, faire de l’EDI, c’est s’assurer que ce ne sont pas toujours les mêmes voix privilégiées qui façonnent l’avenir collectif.

Comment les projets de mobilité peuvent être envisagés de façon inclusive?

Il faut commencer par reconnaître qui est absent-e des infrastructures de mobilité actuelles.

Typiquement, le vélo à Montréal est surtout utilisé par des personnes blanches et privilégiées. Chez Solon, on a voulu changer ça, perturber le statu quo. On a travaillé avec des partenaires comme Vélo Québec et son programme Toutes à vélo, pour accompagner les femmes - notamment racisées - à développer leur autonomie à vélo. On a aussi travaillé avec les populations aînées, par exemple via des projets de balades en cyclopousses, pour recréer du lien et du plaisir autour de la mobilité active.

On a voulu se rapprocher des communautés vulnérabilisées, en travaillant avec des partenaires terrain qui les connaissent bien.

Une image de Solon : J’ai en tête beaucoup d’images de balades à vélos pour femmes qu’on a organisées. Ces moments étaient tellement beaux, empouvoirants et joyeux! « Cette image, c’est tout : la dignité, l’autonomie, la joie. »

Des outils pour s'inspirer de notre démarche

Le bilan de la démarche EDI de Solon est un outil précieux.

Il retrace nos expérimentations - réussies et ratées - et nos apprentissages. On y parle par exemple de l'évolution de certains programmes comme la Subvention vélo d'hiver où on est passé-es d'un processus d'inscription « premier-ère arrivé-e, premier-ère servi-e » à un tirage au sort pondéré pour assurer que les groupes sous-représentés sur les pistes cyclables puissent avoir plus de chances de participer.

Un dernier mot à dire à celleux qui te lisent?

Sans inclusion, pas de transition.

Tout le monde a droit à une place à la table. Il faut aussi regarder en soi, pas juste autour : recruter autrement, voir ses biais, s’ouvrir au changement, même quand il est inconfortable.

Si on veut transformer nos systèmes de manière juste et durable, il faut inclure toutes les voix, et pas seulement celles déjà outillées ou éduquées.

Ça vous inspire?

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