Récit de la Transition
vers un monde convivial et écologique
Des changements sont nécessaires
Quelle histoire voulons-nous nous raconter?
La Chaire de recherche UQAM sur la transition écologique et Solon ont organisé une série de 4 évènements « Notre récit vers un monde convivial et écologique », afin de co-construire un récit (narratif) pour la Transition socio-écologique.
Les résultats sont présentés au fur et à mesure sur cette page et les analyses détaillées seront réalisées à la fin du projet. 4 thèmes ont été traités :
– notre rapport au temps
– se réapproprier l’économie
– la résilience
– la justice sociale
C'est quoi, un récit collectif?
Quelle justice sociale pour l’après?
Nous voulons une transition socio-écologique qui permettra de maintenir la santé des êtres vivants et des écosystèmes de la planète. Nous voulons aussi que toutes et tous puissent en profiter pleinement. Comment faire une transition qui soit à la fois écologique et socialement juste?
L’ébauche d’un chapitre sur la justice sociale
Les idées suivantes viennent des participant-e-s de l’activité « La justice sociale : quelle justice sociale pour l’après? ». ATTENTION : Une analyse en profondeur viendra dans les prochains mois.
Une activité en plusieurs temps
Le lancement
Il y a eu un événement en ligne, puis l’activité s’est déroulée sur plusieurs semaines. Pendant l’événement, on a commencé par partager des témoignages de différentes personnes, à qui on avait proposé de réfléchir aux enjeux de justice sociale dans leurs quartiers et à travers leurs expériences.
Puis Isabel Heck, chercheuse à Paroles d’ExcluEs, a parlé de la façon dont elle abordait les enjeux de justice sociale sur le terrain, et a donné plusieurs pistes de réflexion pour faire le pont entre transition et justice sociale.
L’activité d’écriture
Sur trois semaines, dans l’esprit d’une correspondance guidée, chaque personne participante a pu contribuer à l’histoire, sur la thématique de la justice sociale et de la transition écologique.
4 étapes d’écriture proposées :
Étape 1 : On pose le décor
À quoi ressemble notre monde aujourd’hui en matière de justice sociale? Nommez quelque chose que vous aimeriez voir changer (toujours en gardant en tête la thématique de la justice sociale).
Étape 2 : L’entrée dans le nouveau monde
Une transition écologique juste s’est opérée. À quoi ressemble ce nouveau monde (par exemple, au plan de la distribution de la richesse, de l’inclusion, de la diversité, de l’égalité des sexes, etc.)?
Étape 3 : Les épreuves qui nous attendent!
Quelles sont les barrières rencontrées pour mettre en place ce nouveau monde? Comment peut-on les surmonter ?
Étape 4 : On se transforme!
Quelles sont les prochaines étapes à mettre en œuvre pour passer du monde actuel au nouveau monde ? Les premiers pas ?
Vous aimeriez répliquer l’activité avec votre collectif ? Voici les instructions qu’on a données aux participant-e-s, faites-vous plaisir. C’est un commun!
Vos histoires
En tout, ça a été 10 groupes de travail de 4 participantes et participants, une activité qui s’est étendue du 11 juin au 6 juillet 2020, 40 morceaux d’histoire, et surtout un fantastique travail collectif.
Vous retrouverez sur ces 10 pages web les mots, dessins, phrases, des participantes et participants :
Histoire du groupe 1 : Célébrer la diversité par l’écoute, l’acceptation et le partage
Histoire du groupe 2 : Valoriser la différence et mettre la collaboration au centre de notre société
Histoire du groupe 3 : Développer de nouvelles valeurs de richesse au sein de nos territoires : création de liens et aller vers l’autre
Histoire du groupe 4 : Faire partie d’un tout, de toutes les communautés, et devenir des personnes engagées
Histoire du groupe 5 : Penser autrement : intérêts collectifs et bien-être commun
Histoire du groupe 6 : Éliminer la compétition structurelle, réaliser des projets communs et faire circuler les connaissances via des foyers communautaires pour tou-te-s
Histoire du groupe 7 : Reconnaître l’origine de nos croyances individuelles et se mobiliser pour des idéaux collectifs organiques
Histoire du groupe 8 : Élaborer ensemble des projets communs solidaires
Histoire du groupe 9 : Reconnaître les inégalités dans notre système et faire partie du monde du vivant avec une juste place pour tout le monde
Histoire du groupe 10 : Développer une solidarité contagieuse : se sentir concerné et interdépendant des conditions de vie des personnes qui nous entourent et se réapproprier collectivement les biens essentiels
C’est le temps d’un temps nouveau
Travailler beaucoup, se déplacer loin et vite, passer peu de temps avec ses proches, acheter du prêt-à-manger : bref, on manque de temps. Réinventons ensemble notre rapport au temps !
L’ébauche du chapitre sur le temps
Les idées suivantes viennent des participant-e-s de l’événement « C’est le début d’un temps nouveau ». ATTENTION : Il s’agit d’un résumé. Une analyse en profondeur viendra dans les prochains mois.
5 bouts de papier sur nos activités
Les 40 participant-e-s avaient 5 bouts de papier pour identifier le temps que prennent leurs activités et la satisfaction associée.
Les observations de la recherche-citoyenne
- Le tableau ne faisait pas la distinction entre des activités collectives ou individuelles (par exemple, la cuisine peut être collective, ou non)
- Les réseaux sociaux n’apparaissent nulle part
- On a moins pensé à cette activité là pour laquelle on passe peu de temps et pour laquelle on est content de passer peu de temps.
- On aime ou aimerait prendre du temps pour :
- s’engager (bénévole, implication sociale…), en jaune sur le schéma
- apprendre
- Les grandes insatisfactions :
- « Je n’y passe pas assez de temps » gagne tristement le plus de bouts de papier (107, pour 40 participant-e-s).
- Plusieurs trouvaient qu’ils passaient trop de temps au travail (24 bouts de papiers).
Notre vision inclusive de la semaine idéale
“Recette d’une semaine idéale : un zeste de rencontres sociales, un soupçon d’activités et de nature, une pincée de projets importants, saupoudrer de cuisine, une louche de temps pour choisir. Mélanger le tout.”
Durant l’activité nous avons réfléchit à:
Notre semaine idéale
- respecter de nos énergies et de nos besoins, plutôt qu’un rythme imposé ;
- avoir la place pour improviser ;
- trouver des temps communs à partager ;
- reconnaître toutes formes de travail, dont le bénévolat ;
- valoriser une journée dédiée à la collectivité dans notre société;
- se donner l’espace pour prendre soin de soi et des autres.
Les actions pour mettre en place une semaine idéale
- Revoir notre façon de travailler Dans un monde qui respecte notre bien-être et la planète, nous envisageons de moins travailler. Et que tout le monde se fasse payer à son juste prix.
- Redéfinir notre identité : Nous nous définissons par ce qu’on fait et beaucoup par notre travail. Est-ce que des semaines moins pleines auraient une influence sur notre identité ?
- Sortir du rythme imposé par le système : Pourquoi s’imposer le 9 à 5 ? Les heures de pointe ?la garderie ? Nous pensons qu’une solution est de respecter son propre rythme et repenser notre façon de structurer nos journées.
- Développer notre autonomie par l’entraide : Pour avoir le choix de nos rythmes, il faut se regrouper afin de développer d’autres façons de faire. Donc, ça prend du temps et des connaissances. Se regrouper, c’est gagnant
Se réapproprier notre économie
Nos échanges, nos services, nos biens sont régis par des principes qui paraissent hors de notre contrôle. Mais est-ce vraiment le cas? Peut-on imaginer une organisation économique « en commun » ?
L’ébauche d’un chapitre sur l’économie
Les idées suivantes viennent des participant-e-s de l’événement « Se réapproprier notre économie ». ATTENTION : Il s’agit d’un résumé. Une analyse en profondeur viendra dans les prochains mois.
Les activités pendant l’événement
Une présentation de Éric Pinault (professeur au département de sociologie à l’UQÀM en sciences économiques) et René Audet (professeur titulaire de la chaire de recherche UQÀM sur la transition écologique) nous a d’abord permis de déconstruire certains des principes de base de notre économie actuelle. Nous avons ensuite réfléchi à l’organisation de 6 secteurs de notre économie locale: alimentation, santé, mobilité, logement, culture et éducation, biens et services de base. Puis, nous avons identifié les grands principes qui pourraient transformer l’économie à l’échelle de leur quartier.
Enfin, nous avons imaginé les étapes nécessaires pour entreprendre la transition entre le modèle économique actuel et les principes définis précédemment.
Déconstruction des principes de base de notre économie actuelle
- la valeur donnée au travail comme outil de croissance économique. En réalité on ne valorise qu’une certaine forme de travail, permettant de produire des marchandises et on oublie le travail non-rémunéré assurant pourtant la survie des humains (soins, tâches domestiques, etc..)
- les gains économiques des circuits longs qui permettent de produire des marchandises à bas coûts. Les prix sont bas uniquement parce qu’on ne prend pas en compte les effets négatifs de cette production (main d’oeuvre sous payée et exploitée, destruction de l’environnement, etc…)
- la concurrence et la compétition entre les entreprises pour améliorer leur productivité. En fait, les grandes entreprises bénéficient souvent de monopoles et la concurrence est en quelque sort truquée. Ce qui est mis en concurrence se sont davantage les travailleurs à travers le monde (baisse de la valeur du travail), les États (avantages fiscaux), les sous-traitants (production la moins chère possible)
- le profit et la propriété privée pour assurer les investissements. Cette idée découle d’une vision purement financière. Or on peut repenser l’idée d’investissement pour la rendre plus “sociale” avec par exemple des investissement dans l’économie sociale et solidaire. Prendre en main les investissements, c’est définir la société qui nous intéresse et inventer l’avenir.
Propositions citoyennes : Imaginons les futurs possibles
Les participant-e-s ont proposé des principes alternatifs sur lesquels reposera notre économie future :
- Valeur juste et enrichissement collectif La valeur est définie par rapport à la société et à l’environnement, et elle se défait de la notion du coût. Elle n’est plus liée à la question de la production. Les tâches de soin (care) et communautaires sont valorisées. Chacun trouve un équilibre entre le travail et la vie personnelle : nous prenons le temps dont nous avons besoin pour notre épanouissement personnel et collectif. Nous avons développé nos savoir-faire et pouvons subvenir à nos besoins essentiels.
La notion de richesse est redéfinie.L’accumulation de la richesse n’est pas une fin en soi, et la richesse reliée à l’argent est plafonnée. On passe du profit individuel à l’enrichissement collectif. Elle est reliée aux expériences, aux connaissances et au bien-être. Elle devient indépendante de la question de la possession et de la marchandisation. La richesse peut être autant individuelle, que collective, à travers, par exemple, l’éducation, la santé ou encore les espaces collectifs. C’est une économie qui participe à la création des liens sociaux. - Économie relocalisée La production et la consommation se font à des échelles locales. La cohésion économique au niveau local devient plus collective, solidaire et plus forte. La réflexion se fait à tous les paliers, qui sont interreliés : fédéral, provincial, municipal, communauté.
Les échanges se font via des circuits courts, qui permettent de reconnecter la production et la consommation sur un territoire : le plus possible, on consomme ce qu’on produit, et on produit ce qu’on consomme! On prend maintenant en considération l’ensemble des paramètres d’une production dans son coût (ex : le coût environnemental et social des exploitations minières ne sont pas reportés sur le prix des produits utilisant ces matières premières), et les circuits courts sont alors plus avantageux que les circuits longs. L’économie circulaire se généralisera. Elle regroupe un ensemble de pratiques, hiérarchisées selon leurs impacts, visant à optimiser l’utilisation des matières et énergies, à l’échelle d’un territoire (comme par exemple SOS Vélos, Insertech, la Transformerie). C’est une économie qui favorise l’autonomie des communautés. - Économie d’usage, de partage et des communs La communauté se rassemble pour gérer collectivement les communs publics : les ressources à grande échelle, comme l’air, l’eau, les forêts, et les pêcheries, ou des ressources plus locales comme nos espaces collectifs ou espaces verts par exemple.
Les biens, services et savoirs sont partagés, donnés ou échangés plutôt que d’être privatisés. Pour les services essentiels, on généralise la gratuité, l’accessibilité, ou l’abordabilité. Les échanges et partages de ressources entre territoires et collectivités sont possibles. L’investissement devient synonyme de responsabilité partagée et de solidarité. Les entreprises adoptent une gouvernance partagée au sein de laquelle les investissements sont décidés collectivement et les profits sont redistribuées. Pour les entreprises, le partage des connaissances entre employé-e-s et entre entreprises devient la norme. - Collaboration et Coopération Aussi synonyme de mutualisme, complémentarité, interdépendance, reconnexion, ou encore propriété collective. La richesse collective prévaut maintenant sur l’appât du gain. La collaboration permet de mettre en place un système qui maximise le bien-être.
La collaboration et la coopération se retrouvent aussi au coeur de nos milieux de vie : chacun-e a une importance. Notre économie doit participer à la création de liens sociaux. Des espaces sont permis pour encourager la démocratie participative, c’est-à-dire renforcer la participation des citoyen-ne-s à la prise de décision politique (comme les processus de budget participatif, où le-la citoyen-ne peut voter pour décider de l’allocation d’une partie du budget municipal pour un projet qui lui plaît).
Au niveau des entreprises, pour atteindre la coopération, un processus de planification réflexive est instauré. Il repose sur le partage et la gestion des ressources, ce qui permet l’instauration d’un plan de stabilisation des entreprises visant à identifier la vitesse de croisière optimale (plutôt que la prévision d’une croisière infinie). La démocratie dans les entreprises privées se répand : les responsabilités et décisions sont partagées, réparties différemment, et elles impliquent les employé-e-s à différents niveaux.
Imaginons notre économie locale
Les participant-e-s ont également imaginé comment ces principes de notre économie future seront appliqués aux 6 secteurs d’activité suivants :
- Santé
- Biens et services de base
- Mobilité
- Alimentation
- Logement
- Éducation et culture.
L’analyse est présentée dans le schéma ci-dessous.
Pour chacun de ces principes, les participant-e-s ont imaginé des chemins de transition vers un futur socio-écologique, comme l’illustre le schéma suivant. Les étapes proposées le long des chemins sont classées de la plus informelle à la plus formelle (ou institutionnelle).
Pour aller plus loin, consultez le lexique de Passerelles sur les questions d’économie sociale : passerelles.quebec/lexique
Construire notre récit collectif
Pour construire avec nous notre récit collectif de la transition, venez à nos prochains événements !
Résilience : se transformer dans le changement
En ces temps particuliers, continuons à construire notre récit collectif autour de la transition sociale et écologique. Venez parler résilience, nous partager votre vécu, et ensemble regardons comment on peut se transformer collectivement pour absorber les crises à venir.
L’ébauche d’un chapitre sur la résilience
Les idées suivantes viennent des participant-e-s de l’événement en ligne « Résilience : se transformer dans le changement ». ATTENTION : Il s’agit d’une synthèse. Une analyse en profondeur viendra dans les prochains mois.
Seules on pâtit
Ensemble on BâtitSeuls on s’emprisonne
Ensemble on TransitionneSeuls on rêve aux lucioles
Ensemble on Révolutionne!
Extrait du poème Co-résilience 2020 – Poème collectif de Joan Sénéchal
Les activités pendant l’événement
Cet évènement a eu lieu 1 mois après le début du confinement. Parce que nous souhaitions offrir un espace de parole aux participantes et participants pendant la crise, et parce que la résilience est partie intégrante des changements en cours et à venir. Une quarantaine de participantes et participants étaient présent-e-s!
L’évènement a débuté par la lecture d’un poème sur la résilience (de Joan Sénéchal, Co-résilience 2020 – Poème collectif) intercalée des explications sur la notion de résilience (René Audet, professeur titulaire de la Chaire de recherche UQÀM sur la transition écologique). A suivi une première séance de discussion en petits sous-groupes de 4-5 personnes visant à comprendre comment les gens absorbaient la crise et comment cela transformait leur quotidien. Puis la deuxième séance de discussion a tourné autour des stratégies pour prendre soin de nos communautés et entretenir leur résistance en temps de crise, et sur le potentiel de transformation qui en découle.
Pour s’inspirer et définir la résilience
Seule tu écopes Te pharmacopes
Seul tu te gerces te gèles congèles hibernes
Seuls on frissonne s’auto-fictionne s’auto-fissionne
Ensemble on se frictionne on s’affectionne
On Fusionne on Sublime on Émulsionne![…]
Seul tu te ravises tu te révises
Ensemble on se Collectivise
On Fraternise on Sororise on Iradie et l’on s’irise![…]
Seules on binge-lit des livres On binge-watche des séries
On scrolle On trolle
Ensemble on réécrit l’Histoire
Extrait du poème Co-résilience 2020 – Poème collectif de Joan Sénéchal
Les crises sont cycliques, et on observe 3 étapes après une crise : la vulnérabilité, la résistance, et la transformation. La résilience peut se définir comme un projet de transformation.
La résilience s’expérimente à différentes échelles :
- résilience individuelle (I)
- résilience de la société (“nous” collectif) (C)
- résilience de notre système de santé ou économie (résilience de “cela”) (S)
Réflexions et pistes d’action des participantes et participants
Vulnérabilité – Des différences dans le vécu mais un souci de l’autre permanent
- La période de confinement a été vécue de façon très différente par les participantes et participants : positivement (“opportunité pour réaliser des projets de longue date”), négativement (“le futur n’est pas plaisant et c’est difficile de se projeter”), ou de façon fluctuante (“ce sont les montagnes russes, je traverse différents états d’esprit”).
- C’est de manière générale un moment où les gens ont été confrontés à eux-mêmes, et qui a fait émerger une certaine fragilité et des questionnements.
- Plusieurs ont fait état d’une prise de conscience de leurs privilèges.
- L’inquiétude a été renforcée concernant les plus vulnérables.
- La catégorie des personnes sous-occupées est moins bien vue que les personnes sur-occupées, et plusieurs ont ressenti de la culpabilité par rapport à leur capacité individuelle.
- Enfin, à plusieurs reprises est ressorti le thème de l’anxiété, et de savoir comment on pouvait prendre soin de notre anxiété en tant que société.
Résistance – Entre solidarité et adaptation
- Importance de la communauté et de la solidarité dans la communauté
- Adaptation par rapport au rythme de vie et au travail à la maison
- La sécurité alimentaire a été nommée à plusieurs reprises comme un enjeu à améliorer en ville : réflexions sur la résilience alimentaire
- Importance de l’échelle locale pour la réactivité : réactions très rapides des citoyen-ne-s, qui ont pu prendre la place dans les “trous” du collectif institutionnalisé
- La culture comme vecteur de ralliement : plusieurs questions ont été posées à cet effet : comment pourrait-on profiter des arts pour soutenir les communautés? pour maintenir une solidarité dans nos sociétés?
Transformation – Création de mouvements et de changements
- De la résistance à la transformation : comment fait-on changer le système pour être plus résilient? Éléments à redéfinir et nouveaux compromis à former
- Développer sa résilience pour construire une société post-croissance
- Les inégalités révélées par la crise pourraient encourager la transition, on observe une interdépendance des combats
- Opportunités de réaliser des choses qui n’auraient pas pu être possible sans la crise et d’actionner des changements → potentiel de changement
- Questionnement au niveau du travail essentiel et celui qui ne l’est pas
- Plusieurs réflexions ces dernières années sur la résilience alimentaire qui peuvent être mises de l’avant
- Pertinence de l’échelle du quartier pour la transformation
- On a vu apparaître des liens avec d’autres mouvements (sociaux, de transition)
Vos stratégies dans ces 3 étapes
Différentes stratégies ont été proposées par les participantes et participants lors de l’activité, que nous avons classées selon les 3 thématiques : vulnérabilité, résistance, et transformation. Pour chacune d’elle, nous indiquons l’échelle (individuelle (I), collective (C), systémique (S)) à laquelle elle s’applique.
STRATÉGIES D’ATTÉNUATION DE LA VULNÉRABILITÉ
Stratégies qui permettent de prendre soin de cette vulnérabilité → réplicabilité possible pour les crises futures → mises en action :
POUR PRENDRE SOIN DE SON BIEN-ÊTRE
- Y aller une journée à la fois (I)
- Création artistique pour faire du bien à l’âme et au cœur (I)
- Intéressant de se forcer à être dans le moment présent (I)
- Enlever la culpabilité car on fait tous des efforts (I)
- Lâcher-prise avec des choses que nous ne contrôlons pas (I)
- Trouver des stratégies pour l’anxiété → importance de la bienveillance, de ventiler, de dormir, de marcher (I)
- Enlever la culpabilité de la pression à la performance (I)
- S’émerveiller de nouvelles découvertes (I)
QUE PEUT-ON APPORTER AUTOUR DE NOUS?
- Répondre aux besoins des personnes aînées dans les prochains mois (C)
- Prendre soin des aînés et des travailleurs essentiels (C)
- Temps pour connaître les gens avec qui on vit (I)
- Essayer d’être là même à distance pour les siens (I)
- S’engager dans sa communauté (I/C)
POUR S’OCCUPER ET PLANIFIER
- S’occuper et s’entourer de relations humaines “en ligne”, participer à des activités en ligne (I)
- Apprendre des choses, rester occupée et active (I)
- Impuissance qui peut être contrebalancée par la mise en action (I)
- Opportunité pour réaliser des projets de longue date (I)
- Réflexions sur des projets à long terme (I)
- Planifier la suite (I)
- Structurer le quotidien, trouver un nouvel équilibre de vie (I)
- Trouver de nouvelles façons de faire pour contribuer plutôt que rester centré sur soi (C)
POUR AGIR EN TOUTE CONNAISSANCE
- Comprendre la progression de la crise via les informations officielles pour voir vers où on s’en va et ne pas rester dans les oui-dires des réseaux sociaux (I)
- Rassurer la population et prendre des décisions pour assurer la sécurité (C)
STRATÉGIES DE RÉSISTANCE
Stratégies proposées pour renforcer la résistance (vécu et réflexions des participantes et participants) :
SOLIDARITÉ ET LIEN SOCIAL
- “Incroyable ce qui se passe sur les réseaux”
- Essayer de se rassembler autrement (C)
- Besoin de rester connecté aux gens (C)
- Mobilisation de toute la communauté pour aider des familles en difficulté : lien qui s’est créé et renforcé (C)
- Contribuer avec des aides concrètes (C)
PRENDRE SOIN
- Accueillir des gens, aider, préparer des plats (C)
- Accompagner les autres (C)
- Prendre le temps de parler avec les gens (I)
S’IMPLIQUER ET AGIR
- Proposer des actions ludiques pour garder le lien dans son voisinage (C)
- Aider dans le quartier (C)
- Créer des réseaux de partage de connaissances, au niveau du jardinage de maison par exemple (C)
CAPACITÉ INDIVIDUELLE
- Faire les choses à notre échelle (I)
- Rassurer les personnes qui n’y arrivent pas (productivité) (I)
- Prendre soin de soi pour avoir de l’énergie et pouvoir aider et être positif (I)
ENCOURAGEMENT DE LA VIE DE QUARTIER
- Avoir une vie de quartier et une solidarité plus locale (C)
COMMUNAUTÉ AU QUOTIDIEN, ORGANISATION LOCALE ET BESOINS DE BASE
- Se réapproprier des choses beaucoup plus simples (permaculture, poulailler) (C)
- Revenir à l’essentiel : s’entraider au niveau de l’aide alimentaire, développer la sécurité alimentaire (C)
- Chacun peut s’impliquer en lien avec l’alimentation (I)
- Minimum garanti pour tous les citoyen-ne-s pour éviter les inégalités sociales (S)
- Droit au logement (S)
RECONSIDÉRER ET CULTIVER LES DIFFÉRENTS LIENS QUI NOUS UNISSENT
- Consolider les liens de proximité (C)
- Opportunité pour des communautés de se révéler et de se consolider (C)
STRATÉGIES DE TRANSFORMATION
Stratégies proposées pour aller vers une transformation et une société plus résiliente :
MOUVEMENTS ET CHANGEMENTS
- Se coordonner pour faire émerger des transformations post-crise, se structurer pour pouvoir s’opposer aux multinationales (C)
- Sortir sur le terrain, ne pas perdre le momentum (C)
- Opportunité de lier société plus solidaire, crise actuelle, et crise du climat (C/S)
- Être proactif, et pas seulement en réaction (C)
- Faire pression (travail de pression, soutient des groupes de pression, pression des citoyen-ne-s sur les gouvernements) (C)
- Force du collectif (il existe des différences individuelles, mais on veut transcender collectivement et s’accorder sur les mêmes valeurs) (C)
COMMUNAUTÉ AU QUOTIDIEN, ORGANISATION LOCALE ET LOW TECH
- Réapprendre à vivre avec le territoire dans lequel on vit (C)
- Réapprendre à faire les choses ensemble et au niveau local (C)
SE PRÉPARER POUR LA SUITE
- Planification (comment s’organiser pour la suite) (C)
- S’inventer une nouvelle histoire, ensemble (C)
- Partager et enseigner les valeurs de solidarité, de changement (C)
REMETTRE LE TRAVAIL À SA JUSTE PLACE
- Réviser le sentiment de ne servir à rien quand on ne travaille pas (C)
- Revoir le sens de nos actions avec le temps alloué au travail (C/S)
REPENSER LA COMMUNAUTÉ DANS SON ÉCOSYSTÈME NATUREL
- Prise de conscience de notre interdépendance avec d’autres humains et écosystèmes (C)
BESOINS DANS LA COMMUNAUTÉ
- Faire ressortir ce qui est essentiel (C)
- Tous les êtres humains doivent être connectés (C)
LIEUX COMMUNS ET LIENS SOCIAUX
- S’approprier des lieux centraux comme églises ou usines pour créer des lieux communs → récupérer des bâtiments patrimoniaux très centraux et les transformer en communs articulés par une nouvelle économie de partage, économie solidaire de partage des liens sociaux en favorisant la participation citoyenne (C)
- Lieu commun d’apprentissage et d’échange (C)
REPENSER LES LIENS AVEC LES PERSONNES VULNÉRABLES (C)
RÉINVENTER NOTRE LIEN AU TEMPS (C/S)
NUMÉRIQUE ET OUTILS EN LIGNE
- Multiplication des apprentissages et partages en ligne (I/C)
ACHAT LOCAL
- Encourager et investir dans les commerces d’ici (I/C/S)
SOLIDARITÉ
- Nouvelle solidarité qu’on souhaite plus présente et plus contagieuse (C)
TRAVAIL ET NOUVEAUX RÔLES
- Valoriser les métiers qui apportent le plus d’utilité sociale (C/S)
- Nouvelle relation avec les gens qui travaillent dans les services essentiels → nouvelle vision de leur rôle dans la communauté et la société (C/S)
CONSOMMATION ET ÉCONOMIE
- La crise crée un précédent vers le revenu minimum (S)
- Remise en question de la consommation (S)
LIENS INTERNATIONAUX À REPENSER
- Collaborer entre les pays pour voir les idées qui fonctionnent ailleurs → projet de société de repenser le modèle actuel d’échanges (S)
- Liens locaux et communautaires qui seront plus forts, mais on ne peut pas échapper aux liens internationaux qui sont aussi riches (C/S)
Quelques remarques et pistes d’analyse pour finir…
Un thème majeur : la solidarité
La question de la solidarité a été au centre des discussions, à la fois comme outil de résistance, condition nécessaire à la transformation, solution ou enjeux :
- Solidarité : passer par un changement individuel pour en faire un changement collectif – prise de conscience collective
- Autres formes de solidarité qu’on a peut être pas imaginées et qui peuvent émerger
- La solidarité est la chose la plus importante, il faut retisser les liens sociaux érodés
- Importance de la solidarité entre voisinage – famille – quartier
- Structurer des solutions ensemble, ne pas réinventer
- Solidarité rassembleuse dans l’action, et qui apporte une aide psychologique
- La solidarité qui s’est développée va-t-elle se conserver dans le temps?
Divergences parmi les participants et participantes
- Des divergences sont ressorties par rapport au temps : certain-e-s ont eu plus de temps pour la famille et leur quartier, tandis que d’autres n’avaient pas de temps pour autre chose que le travail : “Comment on se structure ensemble pour qu’on ait tous le temps?”
- La question du lien social est très importante même si elle a été vécue différemment : pour certains facile de prendre des nouvelles à distance, et ils se sont même rapprochés des gens les plus loin physiquement, pour d’autres, importance de la proximité
Enjeux clés soulevés
- Communauté : De quelle communauté parle-t-on? S’agit-il d’un ensemble de personnes qui ont quelque chose en commun? La communauté se vit à partir de choses très quotidiennes. On appartient à plusieurs communautés, dans lesquelles on peut s’impliquer et participer. Par contre, la crise accentue les difficultés des gens qui ne sont pas bien ancrés dans des communautés. Comment intègre-t-on ces gens non intégrés dans la société?
- Sécurité et résilience alimentaire
- Accès au numérique
- Pour la suite : Comment faire pour que chacun ne reparte pas dans son quotidien? Pour sortir des petites actions individuelles? Comment continuer à structurer les mouvements qui se construisent et solidariser l’effort pour avoir un mouvement en place qui a un poids et permet le passage à l’action? Les changements créés par la crise le sont au niveau macro, c’est une échelle plus compliquée pour initier des changements.
Et ensuite ?
Avec ces activités, nous terminons ce cycle des évènements du récit collectif entamé cet hiver, sur 4 thématiques différentes.
Le travail de cet été, mené par la Chaire de recherche UQÀM sur la transition écologique et Solon (entre autres), servira à créer différents morceaux du récit collectif. Ces morceaux serviront à poser les bases pour un récit collectif de la transition qu’on ambitionne de mener plus loin, de continuer à construire avec vous qui nous lisez et encore plus de monde, sous différentes formes, pour les prochaines années.
D’autres évènements de co-création collective seront proposés dès cet automne, alors restez à l’affût!
Un événement de Lab Transition
Ce projet fait partie du lab Transition. Une communauté qui imagine un monde convivial et écologique. Et le construit ici et maintenant.
Le Lab Transition est possible grâce à la Ville de Montréal.